Paysage info

Paysage-info n° 50 – Été 2024 – Numéro Spécial 20 ans du réseau !

Le mot du directeur régional

Ce paysage info n° 50 est un numéro spécial qui marque les vingt ans du réseau paysage régional tel qu’il s’est constitué en 2004 autour de la DIREN et des CAUE de Midi-Pyrénées. Ces deux structures ont décidé alors de s’organiser pour construire un réseau de promotion du paysage dans ses différentes dimensions, à commencer par les politiques publiques. Il s’agissait en fait de prolonger l’initiative de l’Institut Toulousain du Paysage, créé une dizaine d’années auparavant …
Dans ce numéro, nous reviendrons sur les éléments qui ont marqué le réseau, sur son organisation, sur les évènements organisés ainsi que sur les publications. Autant d’éléments qui contribuent à la reconnaissance du paysage en tant que facteur de cohérence dans l’approche territoriale.
Bien évidemment, nous n’ignorons pas l’actualité du paysage et vous retrouverez des informations sur les animations passées et à venir, ainsi que sur les publications.
Ce réseau vivant est aussi le vôtre et il n’a d’intérêt que par les échanges que nous pouvons initier et entretenir avec vous tous, au service de la qualité de nos paysages. Espérons que nous puissions être toujours aussi nombreux, voire plus, dans vingt ans !

Bonne lecture

Le directeur régional
Patrick BERG

Actualité du réseau paysage

2004 / 2024 – On n’a pas tous les jours 20 ans ! Quelques éléments de repères sur les vingt dernières années.

Naissance, vie et avatars d’un réseau régional du paysage en Occitanie

La structuration du réseau n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, l’équipage a traversé des périodes enthousiasmantes d’autres plus incertaines, sans jamais perdre de vue l’azimut : convaincre et rassembler autour de l’intérêt pour les paysages de la Région.
De l’ITP au RPO : trajectoires organisationnelles et institutionnelles …
Initié au mitant des années 90, l’Institut Toulousain du Paysage (ITP), porté par l’Université de Toulouse II, a constitué une première forme de réseau paysage régional déjà ouvert. Essoufflé faute d’une animation et de moyens soutenus, il est de fait entré en sommeil quelques années.
Le rapprochement entre la DIREN et l’URCAUE (ce dernier est un des partenaires de la première heure de l’ITP), dont la légitimité est liée à leur champ d’intervention sur les politiques du paysage, est à l’origine de la relance fin 2003, début 2004 du réseau interprofessionnel du paysage, désormais dénommé le Réseau Paysage Midi-Pyrénées. Le réseau se définit autour d’un espace d’échanges et d’interconnaissance à partir d’expériences professionnelles conduites sur des terrains et des thématiques variées. Sa fonction est d’être à l’écoute des acteurs et des territoires, et de fédérer les acteurs s’intéressant à la thématique du paysage (individus, administration, associations, collectivités locales et territoriales…).
Quatre orientations sont proposées :
• améliorer et diffuser la connaissance pour mieux faire connaître le paysage en Midi-Pyrénées et pour mieux le protéger, le valoriser et accompagner sa mutation ;
• favoriser l’émergence d’une démarche paysagère et la culture de projet de paysage ;
• favoriser les échanges et retours d’expérience ;
• favoriser la prise en compte du paysage dans les projets de territoires et d’aménagement de la part des maîtres d’ouvrages privés et publics.

L’URCAUE se voit confier une mission d’animation du réseau en tandem avec le responsable du service Sites Nature et Paysage de la DIREN. Universitaires et chercheurs, conviés avec un statut d’expertise sans qu’il soit toutefois clairement défini, accompagnent avec une certaine distance bienveillante, du moins au départ, cette initiative. Ils s’impliqueront plus nettement à partir de 2005 dans la programmation, l’animation de réunions plénières et de journées de terrain.

Autour de 2010, cette démarche se structure peu à peu dans un partenariat élargi qui intègre alors le laboratoire de Géographie de l’environnement de l’université Toulouse II Le Mirail (GEODE), le Centre de Recherche sur l’Histoire et la Culture (CEPAGE) de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, ainsi que l’École Nationale de Formation Agronomique de Toulouse-Auzeville (ENFA).
Les travaux réalisés par les uns et les autres répondent à un programme de travail défini collectivement et financé depuis par la DREAL.
… mais aussi politique : de la région Midi-Pyrénées à l’Occitanie.

En 2016, interrogations et raffermissement sont les conséquences de l’élargissement de l’assiette territoriale du réseau. D’abord comment faire et convaincre ces nouveaux partenaires de fait à le rejoindre ? Ensuite comment à l’échelle d’une des plus grandes régions françaises fonctionner pour que ses membres s’y sentent associés, impliquées et représentés dans leur diversité ? L’Urcaue aura un rôle décisif en parvenant à structurer les CAUE d’Occitanie. La DREAL aussi.
Une capacité à enrôler et à s’ouvrir à la diversité, aux différences.
En 2012, un premier rapprochement sous la forme d’une collaboration interrégionale, facilitée par l’ENSAPBx, entraîne le réseau en Aquitaine, avec trois journées à La Réole, à St Bertrand et en vallée d’Aspe. …
Subsistent quelques trous dans la voilure
La Région Occitanie, malgré la présence de quelques représentants à des journées d’échanges, reste toujours un partenaire convoité sans être parvenu à l’embarquer pleinement dans le réseau.
Les élus dont dépendent, notamment à l’échelle intercommunale, les orientations et actions pour la qualité des paysages ne sont que rarement présents en dehors de chez eux…


Les conventions partenariales qui fixent les règles du jeu

À partir de 2014, le programme de travail partenarial passe par la signature d’une convention partenariale pluri-annuelle signée par les différents partenaires. Outre la DREAL et l’URCAUE, cette première convention 2014-2016 associe aussi l’université de Toulouse (laboratoire GEODE) ainsi que l’École d’Ingénieurs de Purpan. Le fonctionnement du réseau et de son comité d’animation est précisé, ainsi que les différents temps de travail. Les correspondants « paysage » des DDT ont alors aussi une place en tant que partenaires locaux.
L’année 2016 est une année charnière qui voit évoluer le périmètre régional. Les différentes structures composant le réseau doivent se réorganiser à l’échelle de l’Occitanie et ne peuvent de ce fait s’engager immédiatement dans des discussions autour de la nouvelle convention partenariale. De fait, un avenant de prorogation de la précédente convention est signé en 2017, actant par ailleurs le départ de l’École d’Ingénieurs de Purpan qui ne fait plus partie du comité d’animation.
La convention 2018-2021 verra l’arrivée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse (ENSAT) en tant que nouveau partenaire scientifique. Dotée de compétences internes en paysage, cette école assure aussi des enseignements de sensibilisation et c’est tout naturellement qu’elle rejoint alors le comité d’animation. Les liens avec les différents réseaux de l’État, que ce soit le réseau des correspondants paysage ou le réseau des ABF reste encore fort dans l’écriture de la convention. D’autres partenaires sont nommément associés comme les PNR. La rédaction de la convention reste cependant assez rigide sur les engagements des uns et des autres.
L’année 2022 marquera à nouveau une année de transition lors de laquelle il sera décidé collectivement de proroger d’une année la convention précédente.
C’est aussi cette année-là que l’élargissement du réseau sera effectif avec l’arrivée de l’université Paul-Valéry de Montpellier. Une convention spécifique sera signée alors entre la DREAL et l’université. Cette année est mise à profit pour la rédaction de la nouvelle convention pluri-annuelle sur la période 2023-2027, avec l’arrivée d’un nouveau partenaire qu’est l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier.
L’animation du réseau paysage se voit renforcer à partir de 2022 par la mise en place d’un principe simple visant à identifier au moins deux personnes référentes par entité administrative, consolidant ainsi la représentation de ces institutions.
Ces réunions d’animation se déroulent depuis 2014 tous les deux mois, faisant l’objet d’un ordre du jour et d’un compte-rendu systématiques.


Une gamme diversifiée de publications et de productions à partager

Alors qu’au cours des premières années, le réseau se consacre à l’ancrage territorial et à sa structuration (cf. article n° §) les suivantes s’efforcent de capitaliser, rassembler, témoigner, rendre compte et diffuser ses activités. De nouvelles productions tâchent de couvrir différents domaines allant de l’information régulière à la restitution, synthèse de points et thèmes de réflexions et de propositions pour une meilleure prise en compte des paysages pour l’aménagement durable et qualitatif des territoires régionaux.

Si dès les années 2004 – 2005, les comptes-rendus des journées thématiques prennent un caractère systématique, elles ne suffisent pas à faire réseau ! L’information doit circuler entre ses membres et être plus facilement accessible et régulière (cf. site web).

Brèves du Paysage-info dont on fête le 50ème numéro

Le paysage info est une lettre d’information à destination des membres du réseau. Il constitue de ce fait un lien important, ouvert aux contributions de tous ceux qui ont le souci du paysage, prioritairement en région.
Cette lettre est née fin 2010, sous une forme rudimentaire, donnant quelques informations sur le réseau de l’époque, sur des manifestations autour du paysage et sur des ouvrages et autres documents. Les informations étaient proposées de manière télégraphique, sans illustrations mais avec des liens internet. Dans ce premier numéro, il est fait état d’un « extranet » permettant d’avoir un accès sur toutes les informations du-dit réseau.

La sortie de cette lettre se fait environ tous les deux mois. Le comité d’animation intègre un éditorial.
Dès le numéro 4, la terminologie de cette lettre est actée « Paysages-info ». La mise en forme est un peu plus soignée, des illustrations sont intégrées dans le corps d’un document qui s’étoffe. Les différentes parties se structurent.


Un numéro est publié environ tous les deux mois durant l’année 2011.
À partir de 2012, avec le n°7, la « maquette graphique » de la revue évolue encore et l’on voit apparaître quelques éléments graphiques toujours en place, avec le pied de page notamment et le logo stylisé des paysages. Les illustrations ne sont pas très présentes mais les informations de fond sur les actions du réseau et sur le paysage en général sont bien relayées.
La date de sortie de « Paysage info » est encore variable et durant l’année 2013, seul un numéro sera produit. Il faut attendre le n° 12, daté spécifiquement « printemps 2014 », pour voir émerger cette intention de sortie régulière de cette lettre d’information au changement des saisons. Il y aura de fait quatre numéros par an. La maquette s’est encore enrichie et les images illustrent à nouveau certains articles.
La régularité de sortie de paysage-info reste toute relative jusqu’en 2017, dans la mesure où ce sont en moyenne trois numéros par an qui sont publiés.
Avec la fusion des régions au 1er janvier 2016, le réseau s’engage vers une nouvelle dimension régionale avec le titre provisoire de la région « Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées » que l’on retrouvera dans les numéros 19 et 20 de l’année. C’est aussi l’occasion d’adopter une nouvelle charte graphique plus travaillée et mettant mieux en évidence les différentes parties composant le document. En fin d’année 2016, avec l’adoption du nouveau nom de la région, le Réseau Paysage Occitanie émerge et se construit en intégrant définitivement tous les territoires composant la région.
A partir de 2018, le paysage-info paraît régulièrement, à chaque changement de saison et il s’étoffe, développant une information sur 8 à 16 pages, en fonction de l’activité du réseau et des ressources nouvelles sur le paysage.
La maquette graphique reste stable mais l’envoi électronique est maintenant privilégié à une édition papier qui a perduré jusqu’en 2019.
Depuis le premier numéro, ce sont pas moins de 1130 articles qui sont plus ou moins développés dans les 49 derniers numéros de paysage-info. Tous ces numéros sont bien évidemment à retrouver sur notre site internet.

Les différentes couvertures de la lettre d’information
Les dossiers du réseau

Les dossiers du réseau sont conçus à l’origine pour constituer le prolongement des journées d’animation, permettant ainsi d’approfondir un thème particulier. Certains dossiers ont concerné aussi des manifestations majeures (colloques ou séminaires) ou l’organisation même du réseau.
Au total, ce sont 12 dossiers du réseau validés qui existent depuis 2012, réalisés sur la base d’une maquette unique et que vous pouvez continuer à lire et parcourir dorénavant directement sur notre site internet

Les autres publications

Les membres du réseau participent à des formations, des sensibilisations au paysage sous différentes formes. Ces contributions s’intègrent parfois dans des publications plus générales que nous mettons en ligne maintenant sur le site du réseau :
La production du réseau sait prendre d’autres formes « exceptionnelles », à l’image de la diversité des productions atypiques que sont les enquêtes auprès des membres ou les conférences et autres expositions.

La collection Paysages d’Occitanie

Initiée à partir de 2017, cette collection sur les Paysages d’Occitanie a eu pour rôle initial d’expliquer dans sa première plaquette l’organisation des paysages de la nouvelle région d’Occitanie, en se basant sur les connaissances acquises d’une part en Midi-Pyrénées et d’autre part en Languedoc-Roussillon. Le premier document, édité en 2018, a permis de poser les bases d’une reconnaissance régionale de ces paysages et de leurs atouts pour l’ensemble des acteurs.
Dans le prolongement de ce premier document, trois autres plaquettes ont été développées, dans la perspective, toujours à l’échelle régionale, de sensibiliser les acteurs de l’aménagement à une prise en compte effective de la dimension paysagère de leurs projets.
La seconde édition a concerné, dans le prolongement du schéma régional des carrières d’introduire des préconisations en vue de favoriser l’insertion paysagère de ces projets, durant tous leurs temps de vie. Le document a été publié en décembre 2019.
La troisième production s’est attachée à démontrer que l’intégration de la composante paysage pouvait constituer une ressource pour la transition énergétique dans une approche globale. Le document a été publié en avril 2021.
La quatrième plaquette a abordé la nécessaire transition écologique en lien avec les paysages régionaux. Elle a bénéficié d’une édition en juillet 2023.
La cinquième plaquette est en cours de développement et s’attachera à traiter des questions de surfréquentation des espaces naturels de proximité, ne bénéficiant pas d’une reconnaissance ou d’une protection fortes.


Les journées thématiques d’échanges

De 2004 à 2023, ce sont pas moins de 53 journées qui ont été organisées, rassemblant plus de 1800 participants au total … Soit, en moyenne plus de deux journées par an !
Les thèmes abordés ont évolué au fil des années, en lien avec les enjeux de paysage de l’époque, d’où la prédominance des questions liées à l’urbanisme (au sens large) et à la ruralité (thèmes très développés dans les premières années, en lien avec les groupes de travail du réseau) mais aussi aux questions méthodologiques. D’autres thèmes actuellement au cœur des politiques publiques, mériteront d’être abordées dans les années à venir.
Le réseau paysage régional étant historiquement sur la région Midi-Pyrénées, les journées se sont déroulées bien évidemment prioritairement sur ce périmètre. Certaines se sont déroulées en Aquitaine. Depuis l’élargissement du réseau, de nouvelles opportunités permettent à ces journées de se répartir sur l’ensemble de l’Occitanie.

Le diagramme ci-dessous détaille année après année le nombre de journées organisées et le niveau de participation global. Si durant les premières années il y eut beaucoup de journées (en lien avec les groupes de travail constitués) avec une participation modeste, progressivement, ces journées sont moins nombreuses mais peut-être mieux structurées et sur des sujets intéressant un plus large public. Le croisement de ces évènements avec les travaux d’autres groupes locaux contribue au renforcement de cette participation.

Les mots des Journées thématiques d’échanges

Ce nuage de mots consolide, sur la base des titres des quarante-six journées organisées entre 2004 et 2023, les termes utilisés dans le titre. Ce n’est qu’une représentation liée à la récurrence plus ou moins forte de ces mots. Si le mot « Paysage » domine bien évidemment, d’autres termes ressortent, à l’enseigne des mots « Territoire », « Urbanisme », « Ruraux » ou « Mutation ». Certains territoires d’Occitanie sont aussi en bonne place, à l’image de Montauban ou d’Albi par exemple.
Un nuage qui va sans nul doute s’enrichir dans les années à venir avec d’autres liés aux transitions territoriales à venir